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Abd el-Hafîd Benchouk : Point de contrainte en religion ! Coran 2, 256


Coran

Cette phrase se traduit en arabe par Lâ ikraha fî Dîn. Le terme Dîn est traduit par « religion », mais ce mot a en réalité une multitude de sens, parmi lesquels on trouve : « principe », « loi », « règle », « obéissance », « mode de vie », ou encore « dette », « Religion », trouve son origine étymologique dans relegere (« cueillir », « rassembler ») ou religare (« lier », « relier »).


Que ce soit la première ou la seconde étymologie, le sens est évident. Dans le premier cas, on comprendra « rassembler son être » : il y a là une notion de concentration. Dans le second cas, on parle de « se relier », sous-entendu « se relier à la source ».


Pourquoi n’y a-t-il point de contrainte en religion ? Parce que, par essence, le cheminement spirituel ne peut être quelque chose de forcé ; il ne doit venir que d’une prise de conscience intérieure, qu’en soi, il y a quelque chose qui nous dépasse et que nous n’arrivons pas à comprendre ou à définir avec la raison seule. Là est le point de départ de tout cheminement spirituel. Il est donc impossible que ce cheminement, entièrement intériorisé, soit imposé. Sous la contrainte, on pourra certainement nous faire dire ce que nous ne pensons pas, nous dicter ce que nous devons croire.


Le prosélytisme est, en définitive, un instrument politique qui se sert de la religion afin que les hommes assoient leur pouvoir. En revanche, ce cheminement spirituel peut être aidé par des personnes qui nous rappellent à un certain moment de notre vie ce que nous cherchons, mais même dans ce cas, cela ne pourra avoir écho que si nous-même sommes dans une disposition de recherche intérieure.


N’essayons surtout pas de convaincre les uns ou les autres de ce que nous croyons ; agissons plutôt selon notre foi et donnons l’exemple, ça oui ! Si nous cherchons à convaincre quelqu’un qui n’a pas envie de nous écouter, nous ne ferons qu’augmenter sa confusion et la nôtre.


Mais si une question est posée, c’est tout à fait différent, car nous répondons alors à une demande. C’est une sagesse de ce verset que d’apprendre, en matière de spiritualité, de laisser chacun et chacune suivre son chemin à son propre rythme, et c’est la sagesse des maîtres soufis de ne parler à chacun que selon sa propre quête.


« Point de contre en spiritualité » pourrait-on dire également.


La spiritualité est comme une source d'eau fraîche. Comment voulez-vous que quelqu’un qui n’a pas soif vienne y boire ?


Extrait de l'ouvrage "Le Langage du Cœur" d'Abd el-Hafîd Benchouk, p.75-78

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