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[Extrait] La parure des Abdals, Ibn ‘Arabi - Sur la connaissance et la sagesse de Dieu en Dieu..


Islam & Spiritualité

Tandis que l'ascète (az zâhid) se plaît à renoncer


au monde, et que celui qui se confie à Dieu (al


mutawakkil) repose entièrement sur son


Seigneur, et tandis que le désirant (al murîd)


recherche les chants spirituels et l'enthousiasme


annihilant, et que l'adorateur (al 'âbid) est tout à


sa dévotion et à son effort, enfin tandis que le sage connaisseur (al hakîm al 'ârif) exerce sa force


d'esprit (al himma) et se concentre sur le but,- ceux qui sont investis de l'Autorité et possèdent la


Science (al hakîmûn al 'âlimûn) restent cachés dans l'invisible et ne les connaît ni "connaisseur", ni


"désirant", ni "adorateur", comme ne les perçoit ni "confié à Dieu", ni "ascète"! L'ascète renonce au


monde pour en obtenir le prix, le confiant se remet à son Seigneur pour atteindre son dessein, le


désirant recherche l'enthousiasme pour abolir le chagrin, l'adorateur fait du zèle dans l'espoir d'accéder


à la "proximité", le connaisseur sage vise par sa force d'esprit l' "arrivée", mais la Vérité ne se dévoile


qu'à celui qui efface sa propre trace et perd jusqu'à son nom ! La connaissance est voile sur le Connu, et


la sagesse une porte auprès de laquelle on s'arrête; de même tous les autres modes spirituels sont des


"moyens" (asbâb) comme les "lettres"; et toutes ces choses ne sont que "faiblesses" ('ilal) qui aveuglent


les regards et éteignent les lumières. Car s'il n'y avait pas les Noms, le Nommé paraîtrait, s'il n'y avait


pas l'amour, l'union persisterait, s'il n'y avait pas les lots différents (du sort), tous les degrés seraient


conquis, s'il n'y avait pas la Huwiyya (le Soi suprême),la Anniyya (le Moi suprême) paraîtrait, s'il n'y avait


pas Huwa, Lui, il y aurait Anâ, Moi, s'il n'y avait pas Anta, Toi, se verrait la marque de l'ignorance, s'il n'y


avait pas la compréhension (ordinaire) s'affirmerait le pouvoir de la Science (pure): et alors les ténèbres


seraient abolies, et toutes ces lourdes bêtes s'envoleraient comme d'impondérables oiseaux dans les


exiguïtés de l'extinction !


A ton cœur se révèle Celui qui n'a jamais cessé de résider dans l'inscrutable mystère

du Sans-commencement! Mais c'est toi-même qui étais le voile sur ton œil bien que

cela fût par la vertu même de ta similitude divine. Alors au cœur apparaît que Celui qu'il voit n'a jamais cessé de l'appeler vers Lui! C'est ainsi qu'un Propos vint, renfermant toute Parole, et sa gloire fut manifestée par l'Envoyé de la Région Suprême !


Source : Muhiyddin bn ‘Arabi, "La Parure des Abdal et ce qui s'en manifeste en fait de connaissances et états spirituels" (Hiyatu al Abdal)

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