La première partie de l’émission, commence avec un point historique sur la vie du jeune Mohammed, le prophète de l’Islam. Elle se poursuit par un point sur l’histoire du texte coranique et par un point sur le contexte historique plus générale de l’époque.
Puis, les intervenants abordent la question du sens étymologique du mot « Coran ». Tayeb Chouiref nous apprend qu’au sens étymologique le mot « Coran» a 2 sens :
« lectionnaire », c’est-à-dire un ensemble de textes lus lors d’un office religieux (racine d’origine syriaque)
Les exégèses musulmans des premiers siècles ont également insisté sur un des sens de la racine « qaraha », qui signifie « rassembler », « mettre ensemble » un savoir par exemple. Le Coran est donc aussi ce qui rassemble.
De plus, ces exégèses insistent sur le fait que le livre révélé à 2 noms : « Al Coran » - ce qui rassemble et « al furquan » qui est « ce qui donne une distinction », le discernement du vrai et du faux.
La question de l’assemblage du texte après la mort du prophète est également abordée ainsi que la problématique de la compréhension et de l’interprétation du texte.
Source partie 1: https://www.youtube.com/watch?v=A1P5d3V2mFI
Dans la deuxième partie, après un rappel concernant le temps de la révélation (environ de l'an 610 à l'an 632) et quelques précisions concernant les révélations médinoises et mecquoises, les intervenants débattent de la question des interprétations / tafsirs du Coran. La distinction est ici faite entre :
Le tafsir an nabi = exégèse, commentaires, éclairages du prophète lui-même
El tafsir as sahaba = commentaire des compagnons
Les compilateurs, dont Tabari (mort en 923 à Bagdad), qui est le premier grand commentateur
La question des versets abrogeants et abrogés est également abordée.
Tayeb Chouiref revient également sur la nécessité pour toutes les sociétés de relire ses sources notamment en période de crise et fait une analogie avec le constat d’Al Ghazali concernant la crise religieuse et sociale que traverse sa société. Crise qu’il identifie comme étant due à un certain mode de lecture. La crispation sur le sens premier étant l’une des causes.
Il écrit alors un certain nombre d’ouvrages pour montrer comment on peut dépasser le sens apparent, sans le nier, mais, en l’englobant dans une certaine hiérarchie de sens pour faire prendre conscience à chaque croyant que sa lecture du Coran est en fait le témoin de son propre cheminement intérieur (ou l’absence de ce cheminement). Ainsi, disait Al Ghazali, plus notre cheminement est profond et plus notre lecture sera plurielle et profonde.
Pierre Lory quant à lui met en avant la notion d’ascèse intellectuelle qui est un concept de Mohammed Arkoun ( ) qui permet d’éviter l’enfermement et de réduire la polysémie du sens du texte coranique.
Enfin fasse à la crise que connait l'Islam moderne, les intervenants suggèrent que déjà très jeune on familiarise la jeunesse avec la pluralité des avis, et, qu’il faudrait renouer avec l’éthique du débat et de la divergence afin que les jeunes puissent s’approprier les sources et références religieuses sans enfermement.
Source partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=bRy2KV98gfo