Paroles en or, Ibn 'Arabi : Attache-toi à la lecture du Coran et à la méditation (24)
Par le Nom d'Allah, le Tout-Rayonnant d'Amour, le Très-Rayonnant d'Amour
Recommandation 24 : Attache-toi à la lecture du Coran et à la méditation
Attache-toi à la lecture du Coran et à sa méditation. Au fil de ta lecture, regarde les attributs et les qualités louables par lesquels Dieu décrit celui qu’Il aime parmi Ses serviteurs qui les assume, et ce que Dieu déteste dans le Coran comme attributs et mauvaises qualités par lesquels se distingue celui qui est méprisé par Dieu, pour que tu les évites. En effet, Dieu ne les a mentionnés dans Son Livre et ne t’a permis de les connaître que pour que tu œuvres en conséquence. Aussi, lorsque tu lis le Coran, sois toi-même tout ouïe pour ce qui est dans le Coran et efforce-toi de le préserver par l’action, comme tu le retiens par la récitation, car personne n’est plus châtié, au Jour de la Résurrection, que l’individu qui a retenu par cœur un verset du Livre de Dieu puis l’a oublié. De même, celui qui retient par cœur un verset du Coran puis omet de le pratiquer, ce verset sera un témoin contre lui au jour de la résurrection et une source de regret. En effet on a rapporté une Tradition bien établie sur les états de celui qui récite le Coran et celui qui ne le récite pas parmi les croyants et les hypocrites, où l’Envoyé de Dieu a dit :
« Le croyant qui récite le Coran est semblable à une citronnelle dont la senteur est agréable, » (il veut dire la récitation et la lecture car il s’agit de souffles expirés, c’est qu’ il les compare aux odeurs dégagées par les souffles) « dont le goût est bon. » (Il veut dire, par là : la foi), c’est pourquoi il a dit ailleurs : « Seul a goûté à la saveur de la foi celui qui a agrée Dieu comme Seigneur, l’Islam comme religion et Muhammadcomme Prophète ».
Il a attribué ainsi le goût à la foi. Ensuite il a ajouté dans cette même Tradition : « Et le croyant qui ne lit pas le Coran est semblable à la datte dont le goût est bon » dans la mesure où il est un croyant qui possède la foi « mais sans odeur » dans la mesure où il n’est pas récitant, lorsqu’il est dans un état de non récitant, même s’il fait partie de ceux qui retiennent le Coran par cœur.
Ensuite il a dit : « Et l’hypocrite qui récite le Coran est semblable au myrte dont l’odeur est agréable » parce que le Coran est agréable et il ne s’agit que des souffles du récitant au moment de sa récitation « et le goût est amer », parce que l’hypocrisie c’est l’impiété de l’intérieur, car la douceur est le propre de la foi qui est agréable.
Ensuite il a dit : « Quant à l’hypocrite qui ne récite pas le Coran, il est semblable à la coloquinte au goût amer qui n’a pas d’odeur », cela parce qu’il est dans un état de non récitant. Il en va ainsi de toute bonne parole qui génère l’agrément de Dieu ; son image chez le croyant et l’hypocrite s’apparente à celle du Coran, sauf que la position du Coran est éclatante dans la mesure où aucune des paroles rapprochant de Dieu ne lui est comparable. Aussi convient-il, pour celui qui mentionne Dieu, d’utiliser l’une des formules de dhikr figurant dans le Coran, afin d’être à la fois dhâkir et récitant, car lorsqu’il est récitant, il est un interlocuteur de la mention avec laquelle Dieu S’est mentionné Lui-même et se place ainsi dans la position d’interlocuteur de son Seigneur, conformément à sa Parole : « Accorde-lui ta protection afin qu’il écoute la Parole de Dieu » (Coran, 9/6) et à la Parole prophétique : « Dieu dit par la bouche de Son serviteur : Dieu entend celui qui Le loue. ».
On dira aussi au récitant au Jour de la Résurrection « Récite et monte » et sa montée dans son Coran dans le bas-monde à l’époque où il assume la charge de la Foi, consiste à monter d’une récitation vers une autre où Dieu est Celui qui récite par la bouche de Son serviteur. En effet, de même qu’Il est son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, ses mains avec lesquelles il saisit et ses pieds avec lesquels il se déplace, Il est aussi sa langue avec laquelle il articule et parle. Ainsi, le serviteur ne loue Dieu, ne Le glorifie et n’affirme Son unicité qu’avec ce qui est mentionné dans le Coran avec une présence d’esprit de sa part à ce sujet, de sorte qu’il s’élève dans sa récitation grâce à son Seigneur, si bien que c’est en vérité Dieu qui lit Son Livre. Le serviteur s’élèvera au Jour de la Résurrection jusqu’au dernier verset de sa récitation et il s’arrêtera au degré qui convient à ce verset que Dieu récite en vérité par la bouche de ce serviteur présent par l’esprit dans sa récitation, car la meilleure parole c’est la Parole de Dieu, particulière et notoire.
Extrait Kitab al Wasâyâ - Paroles en Or d'Ibn 'Arabi, traduit en français par Mohamed Al-Fateh.